Au travers de dissonances et d’harmonies qui se succèdent, le tout en croches, doubles croches ou en triolets tantôt classiques, tantôt jazzy, ce morceau évoque pour moi la lutte. La lutte de la vie de tous les jours, la lutte contre un sujet spécifique, le débat même.
J’espère qu’il vous plaira, en tout cas de mon côté, c’est très intéressant d’enfin arriver à exprimer des sentiments par la musique.
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Record
La Lutte – Robin Labadie – MP3 320Kbit/s
Vidéo live
Le process de compo
Je suis un pianiste assez “jeune” pusique j’ai réellement commencé il y a un peu plus de trois ans en autodidacte et avec une assiduité variable. Il m’aura fallu plus d’un mois bien rempli entre l’idée initiale et la sortie de cette compo. Première idée le 7 février release le 9 mars 2022. 1h par jour pour composer, peaufiner les détails, arriver à jouer correctement, ajouter des subtilités et les maîtriser. Et enfin être suffisamment à l’aise pour la jouer comme je la ressens vraiment. Lorsque l’on est à la lmite de ce que l’on arrive techniquement à jouer, c’est long et délicat. Rythmiques incongrues, montées/descentes, accords relativement farfelus, de quoi bien s’occuper. Mais il faut ce qu’il faut pour jouer ce qu’on a envie d’entendre, ce qu’on ressent.
Partition
Merci à Thibaut Lurton pour la relève et l’écriture de la partition.
Tiens donc, une compo, ça faisait longtemps ! Parce qu’on a 31 ans, un âge “seuil”, qui pousse à quelques réflexions.
Aussi, suis-je encore capable de faire de la musique en solo ? Il m’a fallu réapprendre à jouer de la guitare, de la basse, à écrire et chanter en anglais, à jouer une batterie qui se veut réaliste sur un piano, à mixer… Je n’ai pas compté, mais au moins 8 jours et une cinquantaine d’heures de travail… Et sûrement -5dB d’audition. Car oui, en plus d’être le projet avec le plus de tracks, c’est aussi le mix brut le plus “loud” qui quitte mon DAW.
Écouter
J’espère que vous passerez de bons moments à écouter ce morceau.
Thirty One – Lrob (MP3 320Kbit/s, 10MB)
Écouter et voir
Quelques anecdotes
J’ai écrit et enregistré ce morceau avec le COVID dans la tronche. Heureusement le vaccin a aidé. #Pfizer
Initialement je voulais juste faire un projet rapide pour marquer le coup des 31 ans pour une certaine personne née le 19 Janvier à qui je dédie ce morceau, car elle est à l’origine de l’inspiration. Quand on est lancé, on ne s’arrête plus, au final c’est un vrai morceau.
J’ai dû réécrire et réenregistrer l’ensemble des paroles lorsque j’ai décidé de doubler le flow de la voix.
J’ai dû refaire la batterie qui ne convenait plus suite au précédent changement.
Je me suis fait prêter une basse (Precision) par mon quasi voisin et comparse musical Thibaut, car il n’y a rien de tel qu’une vraie basse. Merci !
J’ai refait des dizaines de fois les bends de guitare jusqu’à arriver à les jouer correctement, trois jour après j’ai encore mal au bout des doigts.
Ce morceau est un vrai “Gloubi-Boulga” de tout ce que j’ai pu écouter dans ma vie. Je note quelques influences discernables parmi lesquelles The Verve (violons), Third Eye Blind (voix), Coldplay (énergie), Alien Ant Farm (batterie)… Et je me suis rendu compte que je suivais une ligne d’accord similaire à Jesus Doesn’t Want Me For A Sunbeam et que la fin de la montée/bridge rappellait un peu The Ramones – Blitzkrieg Bop.
Digression technique
Mixer, parlons-en : 99 pistes en comptant les BUS et les effets… Oui, 99. Parmi lesquelles, 48 pistes de voix. C’est du jamais vu pour moi. Un élan de folie sûrement.
Reaper – 99 tracks
Comme nous sommes en période électorale, voici quelques chiffres clé :
99 pistes
239 effets et instruments
2.5Go d’audio (dont sûrement 90% de prises ratées)
8-10Go de RAM sur 64Go
Jusqu’à 6-8 cores de CPU sur 16 occupés
Un mix à 128 buffer qui permet de continuer à enregistrer des prises pendant le mix.
Lyrics
Thirty One
Twenty years back on a leather couch
Playing some game watching telly, ouch!
City or town the vast world seemed frightening
Time goes by and you're thirty one
Hoping you're not even half way done
When you grow up, will you fly away?
Make up on time for something you can't miss
Paying the bills sorting socks, what a bless
Check this up see how life tears
Cheer me up before I fall
How do we get back from here?
I don't know
I'll cheer you up before you fall
How do we get back from here?
I don't know
Let's go!
When you fall appart
When you step back on a razor sharp
It might be time to find, find another way
When you fool around
One foot at a time, like we're still nineteen
Strong and fearless, just as it began
All the life to shine
Don't you worry I won't let you down
Until we die, strong as king and queen
We are thirty one
Can't carry the damned world all day
Climb hills, don't give your life away
Don't give it away
Working so hard, getting perspective
Now you know how to be cost-effective
Ready or not, you will be working
Time goes by and we lose the trace
Back and forth easy to lose the face
Now fully grown we should get this goddamn crown
Make up right now because it's gone too far
Let's rule the game and own this goddamn world
I'll cheer you up before you fall
How do we get back from here?
I don't know
Come let's go!
When you fall appart
When you step back on a razor sharp
It might be time to find, find another way
When you fool around
One foot at a time, like we're still nineteen
Strong and fearless, just as it began
All the life to shine
Don't you worry I won't let you down
Until we die, strong as king and queen
We are thirty one
Can't carry the damned world all day
Climb hills, don't give your life away
Don't give it away
Tous droits réservés, Copyright SACEM le 27/01/2022.
Ma plus grande collaboration musicale à ce jour : Partir de 0 en confrontant des personnalités et des univers musicaux différents, avec l’objectif de réaliser un morceau Soul d’exception !
Elsia – Liberty (Clip)
Autour du mois d’aout/septembre 2017 (Déjà !? Ça passe vite !), alors que je partageais une soirée avec Ollivier Roy (auteur/compositeur/interprète) et d’autres comparses musiciens, la chanteuse Elsia qui était présente évoquait un projet de morceau à sortir si possible avant la fin de l’année. En novembre, nous décidions de collaborer autour de la chanteuse Elsia avec Ollivier Roy (piano), Thibaut Lurton (basse), Olivier Parcollet (synthé) et moi-même (batterie/enregistrement/mix), mais également Laurent Brett (directeur artistique) afin de réaliser ce morceau.
La difficulté ? Pas le droit à l’erreur ! D’un côté on ne sait pas dans quoi on se lance, on a aucun moyen d’être 100% sûrs de nous, et de l’autre, on veut que ce morceau permette de montrer le potentiel d’Elsia !
Le rôle du directeur artistique
Les directeurs artistiques sont souvent la source de reproches et de clichés. Jusqu’à présent, je n’avais jamais eu affaire à ce type d’énergumène, je ne savais donc pas à quoi m’attendre mais partais en suspendant mon jugement, d’autant plus que Laurent Brett m’était fort sympathique. Et par chance, ce rôle était également nouveau pour lui. Fort d’avoir suivi le travail d’Elsia et mélomane absolu, avoir Laurent en tant que D.A. sonnait comme une évidence. Il était capable de mener et d’orienter l’équipe vers la couleur et les gimmicks Soul recherchés. La nouveauté de ce rôle lui a probablement conféré une humilité plus importante que ce que l’on s’imagine, ou bien peut-être que ça dépend simplement des personnes. Quoi qu’il en soit, outre le fait d’avoir été un moteur efficace dans l’organisation, Laurent a contribué à rendre cette expérience unique, notamment sur le plan artistique en apportant sa vision, ses remarques et sa critique toujours extrêmement constructives et ce, des répétitions jusqu’au mixage.
Répétitions
Le morceau existant déjà (mélodie/paroles d’Elsia), ce sont d’abord Ollivier Roy et Elsia qui ont travaillé à faire la première mise en forme. Nous commencions alors les répétitions en groupe afin de trouver l’esprit du morceau, la structure, les placements de chacun, les breaks, bref, l’agencement du morceau et les parties les plus finales possibles de chaque musicien. Ceci fut une mise à l’épreuve pour la plupart d’entre nous.
Pour ma part, lors des deux premières séances, observant la réaction de Laurent entre chaque essai, j’ai eu un déclic compris que le bon groove était basé sur des triolets pour ce morceau. J’ai finalement vraiment trouvé ma place entre deux baguettes de batterie au bout de deux ou trois séances grâce à des racines un peu funk. Peu après, Thibaut trouvé ses marques, encouragé par Laurent lorsqu’il avait trouvé le riff qui groove. Ollivier Roy, plutôt habitué à composer des morceaux piano/chant a dû s’adapter à ce morceau où la basse prend le lead; un travail d’adaptation qui a duré jusqu’à l’enregistrement. Enfin, Olivier Parcollet a eu des idées dès le début sur des nappes de synthés dont la base a été gardée puis ré-agencée pour coller au morceau final, sans compter les idées en plus à l’enregistrement/arrangement.
Quatre ou cinq répétitions ont déjà coulé : mais pas de temps à perdre, il y a une deadline, on enregistre tout ça !
Maquette
Afin que chacun puisse se réécouter et retravailler, mais également pour avoir une base solide pour l’enregistrement de la batterie, nous avons d’abord fait une maquette où la partie de batterie était simplifiée et faite en boîte à rythme. Chacun a travaillé à distance pour envoyer sa partie, excepté pour le chant et la basse qui se sont faits chez moi. Nous aurions potentiellement gagné du temps à tout faire chez moi car le recalage n’est pas forcément des plus simples lorsque certains musiciens enregistrent avec 100ms de latence sur un morceau qui joue avec des double triolets ! Soit. Cela nous a permis de savoir que l’enregistrement final de tous les instruments excepté la batterie (pour des raisons pratiques) devait se faire chez moi afin d’avoir une maîtrise totale sur la qualité des prises.
Enregistrement
Maquette prête, direction Polysonik à Orléans pour le rec des batteries. Tout le reste a été enregistré à mon appart sous la supervision de Laurent, qui a contribué avec les musiciens et moi-même à peaufiner les intentions et valider que chaque prise était bien la meilleure possible. Le tout avec de la nourriture maison apportés par les intervenants (chapeau) et parfois un peu de bière pour s’hydrater.
Le studio Polysonik
Polysonik est à la base un studio de répétition, dont j’ai usé et abusé d’ailleurs, et pour cause : il s’agit tout simplement de la référence à Orléans. Un staff sympa, du matos correct, mais surtout dans le cas présent : la possibilité d’enregistrer. Le but de leur studio étant surtout d’enregistrer des maquettes, nous avons plutôt opté pour une réservation entre la répétition et l’enregistrement, dans le sens où nous gérions la partie rec. Cependant, Polysonik a fourni la majorité des micros batterie, ce qui nous a bien aidés. Si c’était à refaire, je prendrais quand même l’assistance d’un ingé son sur place, vous allez comprendre pourquoi…
La Batterie
L’enregistrement de la batterie fut particulièrement éprouvant. D’abord il faut amener la batterie, puis l’installer, puis l’accorder. Là normalement en tant que batteur, ça s’arrête là. Oui, sauf que c’est aussi moi qui enregistre. Donc on place les micros, on fait passer les câbles à peu près correctement, on branche le patch, on joue un peu, on prépare l’ordi avec Cubase, on écoute, on ajuste… Ah, jusqu’à se rendre compte que le PC sur place n’a pas du tout Pro Tools en fait… Donc on retourne chez soi chercher son PC (fixe évidemment), on installe les pilotes de l’interface présente, et sans trop perdre de temps car il y a quand même un morceau à enregistrer. Et là enfin, après avoir couru partout, on doit se concentrer pour jouer correctement. Jouer correctement un morceau qui a déjà évolué un peu entre les répétitions et la maquette. Par chance, j’ai pu réquisitionner Laurent pour rec/stop quand il faut. Puis entre chaque prise, il faut changer de pièce pour aller écouter le résultat, choisir, rejouer, etc… Jusqu’à arriver au fameux “Bon, je crois qu’on l’a”. Et en effet, fiinalement, la batterie gardée sur l’enregistrment après épluchage des prises est un “one shot” : la prise qui conforte tous ces efforts. Batterie : Check.
La basse
Comme tout enregistrement de basse : Assez simple. Une prise “DI” (basse en direct, sans ampli) qu’on traite ensuite. Un Thibaut un peu stressé comme à chaque enregistrement que j’ai pu faire avec lui (il faut croire que je l’impressionne plus quand je suis derrière un clavier de PC que derrière une batterie), mais avec le bon mood, l’esprit du morceau ressort et quelques idées sympa prennent même place au dernier moment. Une bonne grosse basse bien groove qui fait en fait la majeure partie du morceau à elle seule, ce qui a le don de satisfaire Laurent qui estime (à raison) que la basse est l’essence même de la Soul, et moi-même qui adore forcément cet instrument en tant que batteur. Basse : Check !
Le Piano
Ollivier Roy se colle à la tâche ! Depuis chez lui, il envoit différentes idées. Après moultes concertations, l’esprit qui convainc tout le monde arrive. Mais l’enregistrement envoyé a comme un problème : Pas vraiment calé, parfois OK, parfois en retard… Etrange, ça ne ressemble pas à Ollivier ! La raison, je l’ai comprise quelques mois plus tard, voyant chez lui l’interface audio à la latence trop élevée, ce qui perturbe forcément le jeu de tout musicien. Quoi qu’il en soit, voyant que le résultat ne convenait pas, c’est donc avec son piano et chez moi que l’enregistrement a été fait. Quelques prises, quelques ajustements et on tenait notre piano : Check !
Les voix
Curieusement, malgré une excellente communication, je n’ai appris que très tardivement l’expérience limitée en enregistrement d’Elsia. En effet, sa performance d’excellente qualité avait du coup masqué une méconnaissance de certains process de rec qui pour moi semblent évidents avec le temps, mais qui bien sûr ne le sont absolument pas pour quelqu’un réalisant ses premiers enregistrements. Ayant pris connaissance de cela, j’ai donc pris un peu plus de temps pour expliquer ma méthode d’enregistrement à Elsia, ce qui pour sûr a permis une bien meilleure efficacité par la suite. Cela passe par la technique consistant à reprendre (ré-enregistrer) un passage rapidement pour rester dans le feu de l’action, le placement physique par rapport au micro, mais aussi des aspects sur l’endurance en tant que chanteur/chanteuse, endurance qui a pour sûr été entretenue à coups de bons thés et de bon mets fait maison !
Finalement, ce manque de perspective de ma part a permis de se familiariser avec le process et a fait que la voix supposée “finale” a été, après un peu de recul, ré-enregistrée entièrement, avec cette fois-ci plus d’aisance. Cela a permis d’obtenir une bien meilleure cohérence et un feeling forcément beaucoup plus naturel, avec notamment beaucoup plus de “one shots”, donc moins de prises dans lesquelles piocher.
Arrangements
Choeurs et claps, tambourin…
Peu de choses à dire à ce sujet, si ce n’est que le résultat est là ! Elsia a vite trouvé les choeurs qui sonnent, donnent de la profondeur, donnent envie de chanter avec. Les claps (et claquements de doigts) ont été enregistrés à trois, Elsia, Laurent et moi, dont deux personnes seulement équipées d’un casque, pour des raisons pratiques, mais ce qui a également l’avantage d’avoir une personne moins en rythme, ce qui donne plus d’ampleur à ces claps. Tambourin et shaker ont été enregistrés par mes soins, rien d’extravagant, juste une assise qui remplit le spectre à cette fréquence et ajoute du rythme et appuie les temps forts.
Les synthés
Après un milliard d’idées d’imagination débordante, Olivier Parcollet est à son tour invité à venir à la maison pour une touche finale. A la suite d’un bon moment à trouver les sons les plus inspirants et proches des idées les plus appréciées, on enregistre ce bon vieux synthé Leslie qui contribue grandement au groove du morceau, quelques nappes de violons qui sont trouvées en un claquement de doigt, et des jonctions, qui permettent de vraiment lier le morceau. La cerise sur le gâteau est là.
Place au mix !
Mixage
Comme toujours, je commence le mix par la batterie puis la basse. Une fois cet équilibre trouvé, le reste coule tout seul.
Drums
Ma bonne vieille Pearl Forum Series donne comme d’habitude du fil à retordre, de même que les cymbales AAX, très puissantes et la room du studio assez “garage” finalement, ce qui ne colle de base pas trop au style recherché. Après avoir trouvé une spatialisation correcte, filtré la moitié des fréquences sur les toms, le kick, et trouvé un bon compromis sur la snare, le résultat est assez propre, puissant sans déborder dynamiquement et groovy à mon goût.
Bass
Le plus gros défi quand on a 0 ampli sur l’enregistrement : Donner un son naturel. Après plusieurs essais et réglages manuels, je trouve le son de simulateur d’ampli qui va bien, et une fois retravaillé, est profond, rond et à la fois medium et profond, un peu vintage, avec le niveau de dynamique approprié. On joue un peu sur le volume de la basse par moments pour la mettre plus devant (ou un peu moins devant) et le tour est joué.
Piano
Si je retenais un mot de l’esprit recherché : Aérien, planant, ponctuant. Ici, le piano est là pour créer l’atmosphère mais et par la même occasion pour donner les pointes d’accents qui font la différence. Mon regret est de ne pas l’avoir mis plus fort, mais la difficulté est que la basse prend tant de place dans le bas medium et la voix dans le medium, sans compter les synthés qui suivent, que le piano est forcément en retrait si l’on ne veut pas tomber dans un fouillis général.
Synths
On est là dans un jeu de question/réponse avec le piano : Il y a systématiquement l’un des deux qui prend la place de l’autre. Mais le synthé permet ici surtout d’apporter les jonctions de morceaux, les montées d’énergie qui annoncent les refrains, mais aussi les côtés planants sur les bridges/couplets avec les violons sur lesquels on fait jouer l’intensité. Pour moi, avec le piano, on a là tous les petits détails qui font qu’on a envie d’écouter encore et encore le morceau pour les découvrir.
Vocals
En résumé : Une recherche de son naturel mais vintage à la fois. La voix lead, charismatique, fait les 90% de ce que l’on va percevoir au final. Cela n’empêche qu’il y a eu pas mal de travail sur les nombreux choeurs et leur placement, tant au niveau de la spatialisation, que sur les volumes des différents choeurs au cours du morceau pour que l’ensemble soit le plus cohérent possible, c’est justement ça qui fait, à mon avis, qu’on peut se concentrer sur la voix principale, tout en étant porté par l’ensemble. Le traitement de cette voix lead n’a pas été non-plus aisé dû à sa grande dynamique. En gros mon idée de la chose par rapport aux recommandations de Laurent et de toute l’équipe, c’était “Bon, je vois un son un peu vintage, faut qu’on perçoive encore la dynamique tout en réussissant à la calmer, et que ça reste naturel, mais avec quand même un peu de distorsion, et puis il faut que ça sonne grand.” Au final, entre distorsion harmonique et compression, avec quelques delays et reverbs bien placées, j’ai réussi à atteindre le résultat que je pré-entendais (ouf!). Sans compter que les chœurs arrivent crescendo au fil du morceau, il y a bien-sûr des “bus” (groupes de pistes) dédiés pour les chœurs, avec des effets permettant de les lier entre eux, le tout produit un résultat qui me semble cohérent, groovy, et met en valeur cette voix. Et le côté aérien de certaines voix, moi ça me porte, je kiffe ! Vive les delays, vive les choeurs aigus et enjoués, vive la Soul Music !
Mastering
J’avais besoin d’oreilles fraîche sur ce projet où j’avais déjà joué de nombreux rôles, il fallait vraiment, encore plus que d’habitude, déléguer le mastering sur ce projet. Et par chance, grâce à la SAE (école d’ingé son), j’avais un contact : Benjamin Savignoni, de Translab. Celui-ci a permis d’uniformiser le morceau encore un peu plus, de rajouter la dernière couche de peps et de le rendre diffusable partout. Avec une excellente communication, en toute simplicité, le résultat est là.
Conclusion
Il y a encore beaucoup à dire sur ce projet, je n’aurai jamais fait le tour de tous les détails croustillants, de la voisine qui vient cogner à la porte quand on enregistre la basse un peu fort, de ma copine de l’époque qui n’en peut plus d’entendre le même morceau… Tout ça n’a finalement que peu d’importance.
Ce qui reste vraiment pour moi, c’est un travail d’équipe formidable, malgré les obligations familiales et professionnelles de chacun, d’arriver à partir non-pas tout à fait de zéro, mais en tout cas d’une formation musicale nouvelle, du bagage musical et des compétences d’organisation et de la volonté de chacun, d’arriver à mettre le tout en commun et en faire un résultat qui dépote. C’est beau.
Merci à tous les participants du projet pour cette expérience, merci à vous autres de l’avoir vécue à travers mon récit.
Du jeu de batterie, en passant par l’enregistrement jusqu’au mastering, voici comment est née l’envie d’auto-produire intégralement cet EP, événement marquant de ma vie de musicien/ingé-son.
Ollivier Roy – Concert fête de la musique 2016 à Orléans – Image ag-photographie.fr
Comme d’habitude, rien de mieux pour se mettre dans l’ambiance que d’écouter !
Ollivier Roy – Des Peurs et des Envies – EP 2017
01 – Ollivier Roy – Un Samedi en Hiver02 – Ollivier Roy – Le Plongeon03 – Ollivier Roy – Fragile04 – Ollivier Roy – Première Seconde05 – Ollivier Roy – Ça Pourrait Être Toi06 – Ollivier Roy – Sentinelle
L’histoire
Fête de la musique 2014 à Orléans, alors que je fais le son pour l’événement crée par la Java Pop, que tout est prêt, que les balances de la batterie sont faites, Ollivier Roy prend place en solo au piano/chant. N’ayant pas vraiment une culture très chanson française, je remarque que le bonhomme a quand même un niveau de mélodie et d’originalité sympathique, avec un côté progressif et une émotion qui parviennent à me plaire. Après une trentaine de minutes à entendre ce piano/chant très agréable, mais avec une batterie toute prête qui dort derrière, je propose de tenter un accompagnement improvisé, parce qu’après tout, n’est-ce pas aussi ça la fête de la musique ? Faire vivre un instant de découverte musicale totale, tenter des choses et faire parler son feeling ?
Résultat ? (arrivée de la batterie à 2m30
Alors OK, c’est hésitant, je ne saisis pas directement les bons moments pour les variations, je fais même tomber une baguette à un moment (on va dire comme excuse que passer des faders aux baguettes c’est pas facile), n’empêche que le potentiel pour que ça sonne était pour nous indéniable.
La suite est donc toute tracée, on se revoit, on forme un duo et fait quelques concerts avec un résultat plutôt probant, puis on finit par comprendre qu’une basse en plus, ça serait quand même sympa. On rencontre alors le fabuleux bassiste Thibaut Lurton, on répète, on fait des concerts, etc.
Entre temps, j’ai pas mal écouté les précédents enregistrements en solo d’Olivier et le résultat ne me plaît pas : La qualité des morceaux est indéniable, mais l’enregistrement et l’arrangement ne correspondent pas à ce qu’on joue et plus je les écoute, plus je suis frustré de ne pas les avoir faits moi-même. Naît alors l’envie commune d’enregistrer quelques morceaux.
Le projet
L’ambition est d’abord de partager notre musique, mais aussi de faire parler de nous et d’en profiter pour démarcher des lieux sympa où faire des concerts. Le budget est cependant limité puisque nous sommes auto-produits et que l’idée n’est pas de vendre un organe ou de s’endetter sur 10 an. Il va alors falloir user de tout notre savoir-faire pour tout réaliser nous-même.
L’enregistrement
Les premières questions pour l’enregistrement pointent donc le bout de leur nez :
Comment et où va-t-on enregistrer les batteries sans vendre un rein ?
Combien de morceaux va-t-on pouvoir faire ?
Où et comment enregistre-t-on les pianos, les voix, la basse ?
Quel process pour le rec ?
Réponses :
On enregistrera les batteries à Polysonik, dans leur plus grand local de répétition loué pour 2 jours, je ramènerai alors mon PC et ma carte son et nous emprunterons les micros habituellement utilisés pour le mini studio d’enregistrement du lieu en complément des miens.
On vise 4 à 7 morceaux sur les deux jours, on verra bien !
La basse sera enregistrée chez moi par mes soins, le piano sera enregistré chez Olivier par ses soins, la voix sera enregistrée à Polysonik sur des créneaux de quelques heures.
Une maquette de chaque morceau avec tous les instruments sera enregistrée en live le premier jour à Polysonik, toutes les batteries seront enregistrées le lendemain durant une rude journée, le reste sera fait petit à petit, selon le point précédent, les arrangements étant faits sur des séances communes où Olivier et/ou Thibaut et moi nous retrouvons pour finir ce travail.
Tout s’est donc déroulé comme prévu. Chacun ayant une vie non musicale à côté, l’enregistrement complet a cependant pris plusieurs mois, laps de temps où l’esprit des morceaux peut vite se perdre, mais qui permet cependant d’explorer plusieurs possibilités pour chaque titre. “Tiens, si je fais ce coeur là et qu’il passe devant la voix”, ou “Tiens, si j’enlève le piano à ce moment”, etc. De nombreuses subtilités voient alors le jour. Certains arrangements arrivent alors même que les morceaux ne sont pas terminés d’enregistrer.
Quelques random facts sur l’enregistrement :
Les batteries sont enregistrées sur 8 pistes : Kick, Snare top, hi-hat, tom alto, tom basse, 2 overheads, 1 room. Il manque pas quelque-chose ? Un snare bottom, oui… hébé, on va s’amuser au mix ! Mais à choisir, c’était le meilleur compromis selon moi.
La carte son utilisée pour les drums est une M-Audio Profire 2626, les voix et basses ont parfois été enregistrées sur cette même carte, mais principalement avec une Focusrite 2i4 pour des raisons de stabilité du pilote.
L’accordage de la snare a été légèrement modifié sur certains morceaux.
Les voix ont été enregistrées avec mon fameux Rode NT2-A et un AKG C414 de Polysonik sur certains morceaux, à une distance de 10 à 25cm en fonction des morceaux.
Aucun préamp’ coloré ou DI n’a été utilisée pour cet EP.
Faire le recalage et l’edit complet des batteries après l’enregistrement de basse pour garder le feeling : Plus jamais, c’est le meilleur moyen d’avoir à recaler une basse qui était parfaite et de dégrader inutilement un bon son de la Jazz Bass et de perdre du temps à essayer de limiter ces dégradations au maximum…
Car oui, j’ai recalé mes batteries plus que prévu, les imperfections qui me semblaient sympa au début ont vite fini par me barber, j’en ai finalement laissé très peu.
Nous sommes allés à l’essentiel, peu d’extravagance sur le rec hormis cela.
Nous avons passé un temps non négligeable à travailler les choeurs et les arrangements, mais tout cela a permis de vraiment donner le peps qu’il fallait aux morceaux.
Vient alors le moment où ça y est, on a tout ce qu’il nous faut, on peut enfin passer au mix !
Le mixage
Certainement ma partie favorite : Faire resplendir au maximum chaque son, trouver l’équilibre qui donne l’énergie la plus appropriée à chaque morceau.
Ça n’a pas été (que) facile et m’a coûté cher en clope élec ! Voici les principales raisons :
Déjà parce que batterie/basse/piano/chant, ça fait très facilement un peu vide dans le haut médium et qu’on cherchait un son quand même un peu “in your face” par moments, les arrangements ont permis de combler un peu cet espace, mais leur placement n’était pas aisé, car ils ne devaient généralement pas prendre le pas sur le reste.
Ma batterie n’est vraiment pas une flèche, une Pearl Forum Series de 2005, va faire sonner ça… Bon, elle est bien entretenue, accordée au mieux, les cymbales Sabian AAX sont pleines d’énergie et de clarté (même parfois un peu trop), mais ce n’est pas non plus une flèche. Le tout sans micro de timbre de caisse claire. Ça a vraiment été le plus compliqué à traiter pour moi et en même temps une priorité car un mix sonne à mon avis difficilement bien si la batterie ne sonne pas bien. J’ai utilisé un peu de trigger discret sur certains morceaux sur le snare/kick.
La voix m’a donné un peu de fil à retorde avec une amplitude relativement importante et des sonorités très variées. Il fallait vraiment essayer différentes choses à chaque fois pour trouver ce qui fonctionnait.
Le piano synthétique basé sur de vrais enregistrements de piano, si bien fait soit-il reste compliqué à faire sonner vraiment bien, surtout quand c’est un instrument lead. Rapidement, on arrive à un piano soit trop métalique, soit trop muffled, l’équilibre n’a donc pas été facile à trouver, d’autant que chaque morceau est un univers différent, souvent avec un son de piano différent.
La basse DI, full simulateur d’ampli, avec un son plutôt medium et pas assez rond à mon goût, parfois trop de bruits de frets et d’attaque, pas forcément facile à dompter pour garder un minimum d’attaque et de dynamique à la fois. J’ai dû parfois user de plusieurs pistes et de compresseurs multibandes pour trouver le son que je cherchais.
On souhaitait conserver un son le plus naturel possible tout en “pop-rockifiant” le tout, c’est pas le mélange le plus easy du monde quand on part de sources qui ne sont pas d’une extrême qualité.
Globalement
Si j’avais à résumer les traitements les plus prépondérants dans ces mix :
Beaucoup de distorsion harmonique type simulateur de tranche console ou tape, pour donner un côté plus riche et sale, et plus analogique au son, qui vire parfois sans complexe à la distorsion totale pour amener l’énergie nécessaire.
Beaucoup de jeu de reverbs pour créer des ambiances, soit très intimes, soit très amples.
Pas mal de jeu avec les delays, pour l’ambiance, mais aussi le remplissage de l’espace dans les haut mediums.
Détail des morceaux
Pour cette fois, je partage mon ressenti complet sur les morceaux, en tant que musicien et ingé son. Pour une meilleure expérience, je vous suggère d’écouter chaque morceau décrit ici en même temps que vous lisez les notes, ça vous procurera une écoute certainement plus intéressante !
Un samedi en hiver
01 – Ollivier Roy – Un Samedi en Hiver
Premier morceau, certainement le morceau le plus pop de l’EP, un peu léger, presque frivole, écrit initialement pour un concert de Saint Valentin au “Club 15” (cf les paroles un peu après 1m15). J’ai un peu pensé au groupe Keane sur ce morceau, d’où la caisse claire particulièrement grave, légèrement pitchée vers le bas (oui, j’ai osé). Le morceau oscille entre intimiste et ample, avec un côté un peu frais et aérien sur le refrain (le tambourin réverbéré, ça fonctionne bien). Le piano bénéficie d’un traitement stereo particulier sur le refrain pour gagner en amplitude.
Mes petits kiffs sur le morceau :
1m13, passage sur un son de synthé sur le 2e refrain, pour apporter une variation et encore un peu de légèreté, avec son petit son et son petit delay tout mignons
1m56, le bridge/montée, déjà il se termine avec un delay en triolets sur la voix, puis les choeurs sont sympa, le shaker + ride rend pas mal, puis à 2m06, quand la montée commence, un son de delay de piano saturé vient appuyer la montée, s’accentuant lors du passage sur le tom basse, le tout se concrétisant par un petit jeu de notes de basse suivi d’un énorme slide.
La partie qui suit, un second bridge à 2m14, les “Wou hou” ont une amplitude immense, et le tout se termine par un break de batterie accompagné d’une descente à la basse, suivi du pré refrain particulièrement planant.
La variation du piano sur la fin est notablement entraînante.
Au final, le résultat est plutôt satisfaisant pour notre part, mon seul regret est le résultat parfois un peu trop sec sur ce morceau, en particulier sur l’intro et les couplets, pour le style escompté.
Le plongeon
02 – Ollivier Roy – Le Plongeon
Le morceau le plus rock de l’EP, qui bénéficie d’une certaine originalité. Déjà, une intro basse/voix, ça ne court pas les rues. Je trouve un côté assez mécanique à ce morceau, ce qui me plaît beaucoup en tant que batteur, c’est certainement le morceau le plus plaisant à jouer. C’est sûrement dû au jeu global qui est très carré et très axé sur les croches. Beaucoup de petites choses sympa dans ce mix, notamment :
Une intro assez sourde, qui manque volontairement d’air
0m29, arrivée de la batterie avec sa belle gated reverb qui procure une forte puissance et amplitude accompagnée du piano qui crée tout de suite une ambiance mélancolique/aérienne.
0m45, ce que j’appelle “pré-refrain”, où le piano est doublé d’un synthé particulier, très rond et un peu crunchy
1m00, un petit synthé fait des petites notes sur les croches, et réapparaît sur d’autres parties similaires dans le morceau
1m13, bridge pré second couplet, la snare est munie d’une reverse reverb, et d’un tambourin un temps sur deux, ajoutant encore plus de peps, la voix fait une respiration avec un delay digne du Stade de France, le piano semble éloigné et très naturel pour son petit gimmick.
1m41, reprise de la “full” batterie, avec une reverse reverb de la caisse claire qui contient aussi une cymbale, ce qui ajoute beaucoup à cette reprise, puis le piano fait une note à répétition qui crée vraiment un univers sympa. Voix avec un delay très long, ce qui donne une sensation d’espace important.
1m57, bridge, avec un “ahoo” en choeur qui amplifie la montée
2m13, pré refrain à nouveau, la basse laisse entendre une légère disto qui restera jusqu’à la fin du morceau, rajoutant ainsi du peps
2m39, bridge avec une batterie très bourrine et acoustique qui a pour l’occasion un jeu de stereo fait grâce au micro room qui est pané d’un côté, une basse endiablée, des choeurs immenses
2m55, bridge très rock et très lourd, très kiffant à jouer
Suivi d’une fin de morceau avec un white noise filtré qui fait une montée, couplé d’un synthé sur des croches, le tout assez discret mais qui rajoute du volume malgré tout, avec une dernière note piano/basse distordue.
Un morceau riche, sympa, puissant et qui fonctionne vraiment bien selon moi.
Fragile
03 – Ollivier Roy – Fragile
Encore un morceau qui oscille entre intimiste et ample/aérien. Musicalement intéressant, avec là aussi plusieurs libertés intéressantes :
Intro en reverse reverb du morceau, avec un petit synthé arpegiator aigu qui rajoute une petite ambiance, le son de global est très acoustique, très naturel.
Couplet, voix très proche, la batterie ne fait que du kick, mais si on écoute bien, on entend un frappement de baguette sur la cuisse (bah oui, faut bien garder le tempo!) gardé volontairement.
0m46, arrivée d’un choeur, spatialisé plus loin, je voulais qu’on aie l’impression qu’une seconde personne derrière fasse les choeurs, en chantant d’une manière proche d’un cri.
0m53, coup de cloche de ride, très apprécié par tout le groupe, on est tellement habitués que s’il n’y est pas, il nous manque
1m05, refrain, d’emblée un peu groovy grâce à cette ligne de basse, avec un choeur tout nouveau, trouvé durant la phase d’arrangements et le fameux tambourin qui lie un peu toute la rythmique.
1m33, petit question/réponse entre le piano et un synthé qu’on a mis longtemps à trouver.
2m03, nouveau refrain, cette fois-ci avec le synthé arpegiator dont le son a lui aussi été difficile à trouver, il rajoute un côté plus entraînant par rapport au refrain précédent
2m25, passage calme évoquant pour moi de nombreuses références musicales. Les choeurs sont aussi originaux qu’intéressants, l’univers global me rappelle certains films avec Johnny Depp type “Edward aux mains d’argent”, mais aussi le passage calme dans le morceau “Citizen Erased” de Muse, mais la montée au piano de la fin me rappelle me rappelle le morceau “Feel” de Robbie Williams.
2m48, dernier refrain, l’apothéose du morceau complété à 3m10 par un variation de voix et une basse disto, avec une montée finale de toute puissance à 3m26
La note de fin basse/piano semble particulièrement grave et profonde et nous a valu de nombreux plaisirs (non physiques si ça peut vous rassurer) à l’écoute.
Finalement, on parvient je pense à servir et à sublimer ce riche morceau par le mix.
Première seconde
04 – Ollivier Roy – Première Seconde
Un morceau divisé en deux parties prédominantes, la première mélancolique, puis une résolution après une minute. Globalement beaucoup de jeux de delays sur ce morceau sur les voix et les pianos
Intro immédiate avec voix, jeu de basse s’apparentant à une harmonique, et un delay sur le piano
Les jeux de delay perdurent, avec une note de piano isolée et filtrée.
1m13, coupure avec une cymbale puissante, disparition des reverbs longues, on passe sur un espace confiné, jusqu’à un break basse/batterie qui nous fait plaisir à Thibaut et moi à 1m44 où reprend le côté aérien.
1m46, fun fact, le choeur aigu qui est très compliqué à tenir juste étant donné la tessiture d’Olivier est assez fortement autotuné, mais lors du traitement, pour éviter de faire trop robotique, j’ai testé l’introduction d’un vibrato artificiel, ce qui donne un son proche du Theremin, mais avec une tessiture humaine. J’ai trouvé ça fun et j’ai laissé.
2m14, variation de refrain, où le piano, délayé, est accompagné d’un synthé sympa, et où les choeurs s’agancent d’une manière intéressante.
Ce morceau est un univers à lui seul. Très agréable à jouer, le résultat est selon moi assez probant.
Ça pourrait être toi
05 – Ollivier Roy – Ça Pourrait Être Toi
Un couplet un peu groovy/pop et un refrain planant; vous commencez sûrement à connaître la structure qui fait partie du style d’Ollivier Roy. Le mix de ce morceau est apparu comme une évidence avec les arrangements trouvés par Olivier qui avait plein d’idées pour ce morceau. Mais particulièrement, il avait l’idée de faire chanter le dernier “back” du dernier refrain par une chanteuse. J’ai donc pensé à Manon, chanteuse lead de mon autre groupe actuel Spoken Hopes, qui est venue poser sa voix, en français, ce qui était inhabituel pour elle, qui plus est dans un style également inhabituel.
Quelques petites choses amusantes sur ce titre :
0m34, on notera a présence d’un synthé type “bell” proche d’un vibraphone, mais également plusieurs synthés volontairement un peu flous
0m52, le couplet comporte des backs saturés et delayés, mais aussi un vibraphone cette fois, et l’entrée des violons est bien prononcée, ils resteront ensuite sur le morceau
1m23, nouveau refrain, le violon et le tambourin en double croche donnent un effet d’accélération
1m36, un delay infini et dégradé sur le “toi” contribue à annoncer la partie suivante
1m40, les “han han” avec les delays ont été difficiles à caler, l’effet est amusant je trouve
1m57, l’entrée du question/réponse entre Olivier et Manon. La compression, les doubles et les différents choeurs ont permis un son assez sympa sur cette voix féminine.
Au final, c’est un morceau de 2m25 qui est souvent jugé trop court, mais qui a le temps de vivre avec des sons et une ambiance riches. On en voudrait encore, d’autant plus après l’arrivée d’une seconde voix à la fin et cette frustration, l’envie de le réécouter le morceau après qu’il soit terminé fait selon moi tout l’intérêt et la beauté du morceau.
Sentinelle
06 – Ollivier Roy – Sentinelle
Alors là c’est le gros trip général, raison pour laquelle ce morceau est mis à la fin, pour laisser sur une note amusante, mais en même temps très puissant, tant dans la musique que le son. Saturation de partout, drum énorme, basse énorme, un côté que je qualifie de “Jungle” sur les couplet (les parties en hi-hat/tom basse), une rythmique jazzy/rock relativement déstructurée sur le refrain qui du coup ressemble à peine à un refrain. Ce morceau représente bien la liberté qui nous a animés pour cet EP.
Plusieurs drôleries dans le morceau of course :
Le morceau est initialement joué au piano, donc rien que le son du synthé totalement sale de l’intro est amusante.
0m09, on note l’arrivée de la batterie totalement filtrée et sale qui se dé-filtre à 0m15, amenant ainsi une sensation du puissance, corrélé avec cette reverb immense sur la snare (et le tom) dès qu’elle entre.
0m27, j’ai baissé l’entrée du synthé dans la disto, il est donc bien moins crunchy mais toujours un peu
0m45, il se passe plein de choses, le petit arpège de synthé qui est nouveau par rapport à la compo originale, le slap de basse saturé, sali et “stereoisé”.
1m17, on entend des artefacts sur le synthé dû à un recalage, au final je n’ai pas cherché à l’enlever, ça salit encore le son et tant mieux.
1m26, voix étouffée et salie, batterie étouffée avec un léger flanger, arrivée de claps, puis arrivée d’une basse au son what the fuck qui se termine par un gros slide et un choeur reverbéré, annonçant la partie suivante qui comportera des claps plus accentués.
2m01, arrivée de nouveaux choeurs “wooo” assez stereoisés
2m25, l’explosion du morceau, planante et énergique, avec une voix spatialisée de manière assez immense.
2m47, outro avec synthé toujours très légèrement crunchy
Au final, un morceau vraiment amusant à travailler et je l’espère à écouter. Malgré toutes ces choses what the fuck, il arrive à rester cohérent.
Après de longues heures d’écoute, il est venu le temps de passer au mastering !
Le mastering
Ce n’est jamais idéal de masteriser ses propres mix, on a donc laisser couler un peu de temps pour revenir avec une oreille un peu plus fraîche. Honnêtement, il n’y a rien de spécial dans ce mastering par rapport à ce que j’ai pu faire par le passé. Il s’agissait d’homogénéiser au mieux les morceaux, de regagner un peu de volume et encore un peu de sensation d’analogique. J’ai dû pas mal switcher d’écoutes casque/haut-parleurs bien connus pour corriger les défauts audibles avec les moyens disponibles sans me laisser trop avoir par les défauts de la petite pièce qui me servait alors de control room.
Le disque physique
La pochette, très atypique de ce disque n’a été tirée qu’à 100 exemplaires. Le design de l’album et les illustrations ont été réalisés avec brio par l’Agence des monstres à Orléans qui a su coller parfaitement à l’univers musical d’Ollivier Roy. Cette “pochette” d’album est faite dans un papier carton épais et noir, coupé au laser en forme d’engrenages, donnant ainsi une apparence industrielle. Le tout tient debout et le disque en lui-même trouve sa place dans un compartiment spécial à l’arrière accompagné d’un dépliant avec une illustration par titre.
Un bel objet que même moi qui renie un peu les disques physiques suis heureux de posséder et d’avoir laissé mon nom dessus.
Le mot de la fin
J’espère que cette écoute vous aura plu, que les détails de la production de cet EP vous auront intéressés, auront développé votre oreille et appris deux ou trois “trucs” sur la réalisation d’un disque auto-produit.